Journal intime d'une bipolaire

Nouveau cap...

Ça y est, j’ai franchi un nouveau cap depuis 2 jours. Je (re)commence à être obnubilée par le suicide. J’y pense sans arrêt mais en filigrane se dessine toujours la souffrance de ma famille. Je ne sais pas comment passer au dessus de cet obstacle. Il y’a deux jours les voisins nous ont invités chez eux et ensuite nous sommes sortis. Ça m’a fait du bien sur le coup mais c’est vite passé et en boîte j’ai encore vu à quel point les humains étions dans la décadence pour donner un semblant de sens à notre existence à travers l’ivresse ou le sexe.
Mon copain je ne peux pas lui en parler, il se braque dès que je commence à aborder la question du mal-être. Ma famille non plus je ne peux pas leur en parler parce qu’ils s’inquièteraient trop. Cela dit ils auraient raison de s’inquiéter mais ça ne m’apporterait rien d’autre que des conflits. Se pose aussi la question du moyen de me suicider. La dernière fois les medicaments c’était génial, je n’ai rien senti. Mais je dois me rendre à l’évidence, ça s’est révélé inneficace. En plus je n’ai plus de medicaments à ma disposition. Les autres moyens me font peur car je ne veux pas souffrir. La souffrance me fait peur bien sur même si certains diront que si je veux vraiment en finir je trouverai bien un moyen d’y arriver et que la souffrance ne devrait pas m’arrêter. Mais ceux qui le disent ne sont certainement pas suicidaires et s’ils le sont alors je m’étonne qu’ils soient encore en vie si la souffrance ne les effraie pas ou s’ils n’ont personne à qui manquer.
Ma mère a finalement trouvé une offre de logement très intéressante pour mon stage. C’est une occasion rêvée mais paradoxalement moi ça me fait leur parce que ça me et encore plus de pression. Je n’ai pas de raisons qui pourraient justifier un nouvel échec puisque toutes les conditions seront réunies pour que je réussisse ce stage et ça… ça ça me rend dingue. Aussi ça me pousse à reconsidérer rapidement la question du suicide parcs que même si avant tout ce sont pour des raisons existentielles, j’ai quand même beaucoup d’angoisses l’idée d’aller en stage. Alors ce serait aussi un suicide évasion… Pour fuir mes responsabilités. Parce que de toute façon je n’ai pas d’autres choix. Qu’est ce que je ferais de ma vie si je quittais l’IFSI ? Je serai toujours en échec et jaurai encore plus de raison de vouloir me tuer car je verrai encore moins de perspective pour mon avenir donc encore moins de raisons d’avoir envie de vivre. Je sais aussi que je me sentirai encore plus inutile et que je culpabiliserai encore plus de ne dépendre que de mes parents ou de mon copain (si c’était mon mari ce serait un autre débat mais comme ce n’est pas le cas...)
Je ne me sens pas de faire ce stage parce que je n’ai plus d’énergie pour me donner dans quelque chose. Déjà que vivre est difficile, je n’ai pas de motivations pour affronter mes difficultés.
Je pourrai de nouveau faire appel aux psy etc. mais il faudrait que je reprenne des medicaments et je n’en n’ai plus envie, plus envie d’être un zombie… et de nouveau être considérée comme "folle" ou "malade"?... Pas vraiment envie non plus… Et puis mon copain risque de me quitter… Dans ce cas il vaut mieux encore que je meure plutôt que j’essaye de me battre et que ça fasse encore plus de souffrances pour moi. Oui c’est égoïste mais après tous pourquoi on devrait vivre pour les autres ? Bon n’empêche c’est trop dur de leur faire ça. Je suis dans une impasse. Je n’ai plus envie de vivre mais je ne peux pas mourir. Alors sois je retrouve l’envie de vivre soit je me résigne à mourir et à faire du mal aux gens qui m’aiment. Retrouver l’envie de vivre c’est trop dur… Il n’y à plus rien qui me motive… Je suis amoureuse de mon copain mais ma vie est fade et il n’y à plus les ardeurs des premiers temps. Il me supporte mais sans plus. Il m’aime parce qu’on est ensemble mais s’il avait le choix de me quitter sans me faire souffrir je pense qu’il n’hésiterait pas. Quand j’essaye de savoir s’il ressent la même chose que moi (l’ennui, la lassitude), il refuse de me répondre donc je ne peux pas savoir si ce que je ressens est due à la depression ou s’il y’a bien un problème dans notre couple. Vu que je ne peux pas identifier la source du problème, je ne peux pas trouver de solutions pour tenter d’y remédier.
Et si j’avais un enfant qui ressentais exactement ce que je ressens aujourd’hui et qui me demandais à quoi ça sert de vivre quand on n’a plus goût à la vie je ne saurai pas quoi lui répondre pour lui donner de l’espoir.
Alors que faire ? Je ne sais pas, je ne sais plus.