Journal intime d'une bipolaire

J'ai décidé de vivre...

Bon et bien après m’être torturé l’esprit toute la nuit et toute la journée, j’ai choisi de vivre. Je veux dire vivre vraiment et pas seulement survivre. Je ne souffre pas assez pour faire souffrir ma famille en me suicidant mais rester dans cet état d’angoisse ou de léthargie me fait trop souffrir pour que je reste comme ça. Alors c’était soit le suicide, soit profiter de ma vie. Pour le moment j’ai choisi la 2ème option. Comme résolument je ne peux pas profiter de la vie sans avoir d’argent donc sans travailler, il faut que je continue mes études d’infirmière et ensuite je verrai. Mais il faut que je me dise que ça va passer vite. Je vais réussir mon 2ème stage, du moins aller jusqu’au bout. Je le ferai. J’ai quelque part signer un pacte avec moi-même.... En fumant une cigarette ce soir. Je me suis achetée un paquet de cigarettes parce que j’ai besoin de répondre à certaines pulsions (même destructrice) pour continuer à exister. Alors j’existe. J’ai quand même été déçue de l’attitude de mon copain cet apres midi quand j’ai essayé de lui faire comprendre que j’allais mal. Il m’a demandé si on allait encore avoir des discussions sur mes sempiternels problèmes existentiels (bon pas dit comme ça mais pas loin) et m’a demandée pourquoi j’avais arrêté de voir ma psychologue… Comme s’il me disait que ce n’est pas son rôle de s’occuper de moi. Oui son psy lui a dit qu’il ne devait pas prendre la place de mes parents mais quand même… Quand on est en couple c’est sensé être pour le meilleur et pour le pire non ? Ben bon faut avouer que je ne peux pas trop lui en vouloir, je pense qu’en fait il cache son inquiétude et qu’il a peut être peur que d’en parler réveille mes "vieux démons". Quelque part son attitude est quand même saine parce que d’habitude quand nous avons ce genre de débat, je cherche à le convaincre que notre vie est pitoyable et que nous ferions tous mieux de nous suicider… Alors certes je comprends pourquoi il ne veut pas parler de mon mal-être. Après peut être qu’il en a aussi rien à foutre… Mais je suis quand même prête à lui accorder le bénéfice du doute. Je n’ai pas grand chose à lui reprocher. Après si ma vie avec lui ne me convient pas je suis toujours libre d’essayer de l’améliorer ou de le quitter. Mais d’abord essayer de l’améliorer en arrêtant de m’apitoyer sur mon sort.
Je n’ai rien à perdre de toute façon. Demain j’appelle mon lieu de stage et je laisse mes peurs de côté. Il faut que je m’organise une vie. Sérieusement. Je dois planifier ma vie et me tenir à mon planning, sinon je ne vois jamais le bout du tunnel.
Courage petit soldat.