Première simulation
C’est la première fois en 3 ans et demi que je simule en faisant l’amour avec mon copain. C’est assez troublant pour que j’ai besoin de l’écrire même si l’idée de ce journal ne vient pas juste de me traverser l’esprit. A vrai dire je me suis décidée à écrire avant de faire l’amour ce soir parce que je ne me sens pas bien et c’est justement la raison pour laquelle j’ai du simule ce soir. Dans l’idée j’avais envie de faire l’amour avec lui mais je me suis retrouvée subitement sans désir alors que faire l’amour est peut être le seul moment (avec la nourriture) de plaisir que jarrive a éprouver ces derniers temps. Alors ne voulant pas le blesser, en sachant qu’il s’est montré hautement attentionné à mon égard, j’ai du simulé, pas seulement l’orgasme mais tout le désir et le plaisir que je j’éprouve habituellement dans ce genre de situation. Il n’a pas été dupé au début cependant car il a bien vu que je ne réagissais pas physiquement parlant alors je lui ai dit en plaisantant que ça arrivait même aux meilleurs d’avoir des pannes et je lui ai proposé qu’on utilise un lubrifiant. Alors bien sur après ça, ça a fait illusion. Quand il ma demandé si j’étais encore loin (à comprendre : "loin de l’orgasme") j’ai menti en disant non et quand il ma demandé si j’étais bien arrivée (a comprendre "si j’ai eu un orgasme") j’ai encore menti en disant oui et il a insisté plusieurs fois et j’ai encore et encore menti. ça me fait mal au cœur et surtout ça n’est pas fait pour me remonter le moral. Je voulais plonger dans son corps pour oublier l’espace d’un instant que je suis en train de me morfondre dans ma vie et que je n’ai plus de désir ni de plaisir. Ma volonté de vivre à disparu, j’ai perdu le goût de la vie si tant est que je l’ai eu un jour. Il ne se passe plus un jour sans que je ne pense au suicide. J’ai l’impression que je vais imploser et pourtant je ne peux parler de mon mal être à personne. Ceux qui m’aiment craindraient une nouvelle tentative de suicide de ma part (comment leur en vouloir?) et les autres ils n’existent tout simplement pas.
Il paraît que je suis bipolaire… Bien sur diagnostic pas certain et contradictoire selon les différents psy alors le fait est que j’ai arrêté de prendre mes traitements depuis environ 6 mois et que je commence à en payer les conséquences. Bien sur que ce n’est pas la première fois que ça m’arrive et bien sur que comme les autres fois je me suis dit que cette fois serait la bonne et que j’allais vraiment mieux. Bien sur plus de contact avec mon psychiatre depuis 6 mois et plus de contact avec ma psychologue depuis 2 mois environ. Au premier abord les choses semblent simples, il suffit se dit on que je reprenne mes médicaments?... Mais les choses ne sont jamais aussi simples. J’ai arrêté car je n’avais plus aucune libido et que ça me faisait grossir. Alors être privée de sexe, même ne plus en avoir envie à 21 ans et prendre du poids alors que j’ai déjà frôlé l’obésité, c’est très/trop difficile. Certes ce qui vient de se passer ce soir et le fait que je mange pour remplir le vide a l’intérieur de moi n’est pas si différent des effets secondaires des médicaments mais lorsque je les ai arrêtés, rien de tout cela n’était à l’ordre du jour. Je me sentais bien tout simplement.
J’ai failli pleurer ce soir lorsqu’il était en moi mais je me suis retenue pour ne pas avoir à lui avouer toutes ces choses. Je sais qu’il ne pourrait pas comprendre et il se sentirait impuissant à m’aider alors il se mettrait à déprimer lui aussi et ça en serait fini de ma jolie histoire d’amour. Il y’a quelques mois il avait failli me quitter parce qu’il craignait une nouvelle dépression et je l’avais alors convaincu qu’on ne pouvait pas être certain que ça se reproduirait… Alors non je ne peux pas lui dire que je rechute de nouveau, surtout pas. D’ailleurs c’est bien que je l’écrive ici parce que j’étais sur le point d’oublier les conséquences que ça pourrait avoir de lui confier mes états d’âme même si c’est l’homme que j’aime.
C’est cette connerie de fin du monde annoncée qui m’a remué l’esprit. Non pas que j’ai cru un seul instant que ça se produirait le 21/12/12 mais c’est surtout que je me suis surprise à souhaiter que ça arrive. Je me suis dit qu’il n’y aurait rien que je regretterais de ne pas avoir vécu et que je n’attendais pas grand chose de ma vie future alors a quoi bon vivre plus longtemps ou pleurer sur la fin du monde ? Alors forcément depuis ça ça me travaille, je n’ai plus envie de vivre. Je trouve la vie inutile, du moins la mienne et mon avenir professionnel continue de me terrorisé de me faire penser que ça serait bien que je meure avant de devoir à nouveau affronter les stages et les cours. Je suis élevé infirmière soit dit en passant.
Ce qui me fait continuer à vivre c’est pour ne pas causer le malheur de ma mère, D. , mon frère, ma sœur et mon copain. Si je ne savais pas maintenant à quel point ils souffriraient de me perdre, je serai probablement déjà morte. Lorsque en 2010 j’ai essayé de me tuer en voulant leur faire croire que j’avais juste pété les plombs et que je voulais seulement m’endormir, j’ai vu leur souffrance a mon chevet a l’hôpital et bien après, sauf que oui j’avais pété les plombs, mais non, je ne voulais pas simplement m’endormir, je voulais mourir. Mais c’était trop dur de leur avouer. Je regrette de mètre ratée. Je n’aurai plus eu conscience de leur souffrance de toute façon si j’étais morte (je ne crois pas en Dieu ou en une vie après la mort). Je sais que c’est égoïste de dire ça mais je me disais aussi qu’ils auraient pu abréger leurs souffrances en prenant le même chemin que moi et que s’ils ne le faisaient pas c’est qu’il estimaient avoir encore des raisons de vivre, ce qui n’étaient plus mon cas. Ça peut paraître encore plus horrible de dire ça mais c’est vrai que dans le sens où pour moi la vie ne sert à rien, je ne vois pas d’un mauvais œil que ceux que j’aime préfère le suicide à une vie de souffrance. Et c’est là bien sur que je me remets à délirer sur le suicide universel qui serait la clé à tous les problèmes de l’humanité. S’il n’y à plus personnes sur terre alors il n’y à plus de problème. Si je me tue et que les membres de ma famille ne peuvent le supporter, qu’ils se tuent également. Si la copine de mon frère et si les parents de mon copain ne peuvent supporter leur mort alors qu’ils se tuent aussi et ainsi de suite. Jusqu’à ce qu’il ne reste sur terre que ceux qui ont une vraie raison de vivre qui pourra contrebalancer le poids de la souffrance de la perte de ceux qui leur été proches. A chaque fois que je pense au suicide j’en arrive a ce schéma morbide et un peu psychotique. J’en arrive même parfois â me dire que je devrais tuer ceux qui m’aiment avant de me suicider afin qu’ils n’aient pas a souffrir une seule seconde de me perdre mais je ne peux prendre cette décision a leur place. Bon si quelqu’un me lit il se dit que je suis vraiment barjo et qu’il faudrait m’enfermer mais au moins vous comprenez pourquoi je ne peux pas parler à ma famille.
Je suis crevée, il est 3h26, je vais dormir en espérant que des pensées moins sombres me viennent demain.