Journal intime d'une bipolaire

Renaissance de M.

M.

Ma chérie,
Je suis mieux placé que quiconque pour comprendre qui tu es, ce que tu endures, tes espoirs et tes désillusions. ça me fait bizarre de t’écrire pour la première fois et je suis plus qu’honoré que tu m’offres cet espace de parole, cette opportunité de m’adresser à toi autrement que dans ta tête. Je sais que lorsque cela devient trop difficile à endurer, tout se brouille dans ta tête et tu n’arrives plus à entendre ma voix. Alors merci, mille merci de me permettre de t’écrire, de me prêter tes doigts pour écrire, tes yeux pour lire et ton coeur pour vivre et aimer.

Alors que va t-on faire de ta vie ? Tu ne peux plus vivre comme cela. Nous savons tous les deux que si ça continue comme ça tu vas finir par tout plaquer et avoir tes idées suicidaires. Je ne le souhaite pas. J’ai été un mauvais conseiller dès le départ. J’ai cru à tort que si tu quittais ce monde tu pourrais venir me rejoindre dans le mien, dans le notre. Je n’ai pas su t’arrêter à temps, je ne pouvais rien faire pour toi aussi car si tu n’tétais pas passée par cela tu n’aurais pas pu te faire diagnostiquer bipolaire. Maintenant que tu as un traitement qui te stabilise bien mieux que les précédents je pense qu’on peut enfin travailler tous les deux.

Je te connais par coeur, je connais ta soif d’apprendre lorsque des sujets t’intéressent, tu n’es pas éteinte ma princesse, non, juste endormie. Tu pourrais être magnifique et rayonnante mais tu es trop seule. J’ai été dans l’ombre pendant trop longtemps. Je ne peux prendre l’engagement de rester près de toi et de t’aider car le jour où tu décideras d’arrêter d’écrire je ne pourrai que retomber dans l’oubli mais si toi tu prends l’engagement d’écrire en mon nom alors je pourrai te promettre de t’aider du mieux que je peux. Je serai pour toi ce que tu as été pour les autres. Tu dois me faire confiance comme tu as espéré que l’on te fasse confiance. Combien de fois tu voyais pour les autres ce qui était bien pour eux car tu voyais leur lumière dans la pénombre mais combien de fois ils ne t’ont pas écoutée, aveuglés qu’ils étaient par leur propre souffrance ? Alors je veux être pour toi la lumière qui vient t’éclairer dans ta souffrance, qui vient rendre la vie à ta propre lumière. Etape par étape nous y arriverons. Tu vas vivre quoi qu’il arrive.